Quelles sont les origines de ces envies de sucres irrésistibles ?
Des bonbons au cinéma, des chichis à la fête foraine, des chocolats ou des gâteaux au bureau… Dès que le sucre est au rendez-vous, c’est simple vous êtes toujours présents. Mais d’où viennent ces envies de sucres irrésistibles ? Quelles sont les solutions ?
L’origine des envies sucrées peut être différente. Pour certains, c’est dû à un manque de féculents lors des repas et pour d’autres c’est en lien avec le stress, le mauvais sommeil et/ou la difficulté à accueillir les émotions. Or une consommation excessive augmente le taux de sucre dans le sang (la glycémie). Cela va favoriser la sécrétion d’insuline, pouvant engendrer, entre autres, une prise de poids.
Un manque de féculents au cours de la journée
Faites-vous partie des personnes qui excluent les féculents, les légumes secs ou les céréales au repas de peur de grossir ? Si oui, c’est normal et physiologique d’avoir ces envies de sucre. L’organisme, pour fonctionner correctement, a besoin de carburant (les glucides présents notamment dans les féculents). Si vous n’en apportez pas suffisamment, votre organisme sera en manque. Il cherchera donc des sources rapides de sucre pour apporter de l’énergie au corps. Et nous voilà donc à mettre le nez dans le sachet de bonbons ou autres sucreries présents dans le bureau. Si vous réintégrez les féculents à index glycémique bas de préférence, à chaque repas, ces envies de sucre diminueront et tout ira mieux.
De manière générale, via une alimentation équilibrée, on n’oublie pas de fournir à son organisme tous les nutriments qui lui sont essentiels : des glucides complexes, nutriments apportés par les féculents, des vitamines et minéraux grâce aux fruits et légumes ou aux produits laitiers, des fibres et des protéines animales ou végétales, ainsi que des lipides de qualité (acides gras polyinsaturés).
Un sommeil de mauvaise qualité
Des chercheurs de l’Université de Columbia ont examiné le lien entre la qualité du sommeil et les habitudes alimentaires de près de 500 femmes (1). Ils ont observé que plus la qualité du sommeil était mauvaise, plus les femmes consommaient des sucres ajoutés. Ils ont par ailleurs montré que la privation de sommeil réduit la disponibilité du glucose au niveau du cerveau. Cela explique pourquoi on a tant envie d’aliments sucrés ou de boissons sucrées type sodas après une mauvaise nuit. L’organisme nous pousse à réapprovisionner notre cerveau en glucose le plus rapidement possible. Nous avons donc plus facilement tendance à nous jeter sur des friandises ou sur ce fondant au chocolat qui nous fait de l’œil, par exemple. Il est donc important d’avoir suffisamment de sommeil (7 à 9h) de bonne qualité (sans problème d’endormissement et de réveils nocturnes réguliers). Pour cela, on évite les écrans avant de se coucher, on mange suffisamment en privilégiant des aliments moins longs à digérer et on pratique de l’activité physique dans la journée.
Un rituel de consolation, un doudou
Certaines personnes durant leur tendre enfance ont été récompensées en recevant des produits sucrés (biscuits, sucettes, glaces, …). La fameuse phrase : « Je te donne un bonbon car tu as été très courageux(se) lors du vaccin chez le médecin ». C’est donc devenu une habitude. L’objectif est de trouver d’autres activités (peinture, dessin, promenade dans la nature …) qui permettront de consoler ou réconforter. Si l’attrait pour les gourmandises et autres douceurs est trop important, il serait judicieux de consulter un professionnel de santé.
Une consommation de produits industriels régulière
Le sucre est très présent dans les produits ultra-transformés. Il est utilisé pour rehausser les saveurs, pour conserver et pour colorer les aliments. Certaines personnes, ayant une consommation régulière, développent un comportement addictif qui entretient cette appétence pour le sucre. Plus on en consomme, plus on active le système de la récompense au niveau du cerveau et plus on a envie de manger du sucre. Dans ce cas-là, il est important de réduire sa consommation et de privilégier des aliments bruts par rapport aux aliments riches en sucre et ultra-transformés afin de diminuer l’appétence pour le sucre.
Pour vous aider à réduire cette consommation, il est aussi possible de remplacer le sucre blanc dans vos préparations et dans votre fromage blanc ou yaourt par de la compote, des fruits frais ou du coulis de fruits rouges.
Enfin, pour se déshabituer du goût sucré, il est préférable de ne pas avoir recours aux édulcorants (notamment présents dans les produits sans sucre), au puissant pouvoir sucrant. Ces derniers vont continuer d’entretenir cette forme d’addiction pour la saveur sucrée.
A savoir que dans certaines pathologies comme la candidose, les envies de sucre sont importantes, donc il est essentiel de se diriger vers un professionnel de santé afin qu’il établisse son diagnostic.
Pour conclure, le sucre n’est pas à diaboliser. En effet l’envie de sucre occasionnelle est tout à fait normale. Croquer dans un carré de chocolat car notre patron nous a énervé dans la journée, c’est ok. Le problème réside dans les envies de sucres très régulières et dans ce cas, n’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel de santé.
Source :
(1) Zuraikat F. M. Measures of Poor Sleep Quality Are Associated With Higher Energy Intake and Poor Diet Quality in a Diverse Sample of Women From the Go Red for Women Strategically Focused Research Network. Journal of the American Heart Association. 2020;9:e014587. Publié le 17 février 2020.